Le dico du geek
by GEEKly
Lexique

Geek

Geek

Étymologie

Geek

Avant le XXe siècle

Le mot viendrait de l’allemand ancien “Geck”, qui désigne un fou ou un espiègle, et du néerlandais “gek” qui désigne quelque chose de fou (“ik ben gek”, littéralement “je suis fou”). Dans l’ancien empire Austro-Hongrois, “Gecken” était une bête de foire dans les cirques nomades et dans le nord/nord-est de la France, le “gicque” désigne aussi un fou de carnaval. Ainsi, lors des bals du carnaval de Dunkerque, des rondes de “gicques” sont effectuées. Mais aux États-Unis, le terme qui dérive du mot “freak” (signifiant “monstre humain” en anglais) s’applique à des personnes décalées et bizarres, qui ne s’intègrent pas dans la société. C’est avec cette définition que le mot va se démocratiser au XXe siècle d’abord aux États-Unis, pays habitué aux harcèlements scolaires et terre de nouvelles technologies permettant la démocratisation de l’informatique.

À partir de 1960

C’est ainsi que dans les années 1960, suite à l’arrivée des calculatrices et des ordinateurs, le terme est utilisé pour railler une personne compétente en mathématiques ou en technologie qui ne partage pas les intérêts de ses amis en matière de loisirs. David Peyron l’explique dans sa thèse en sociologie sur la culture geek.

Dans les lycées, c’étaient les intellectuels mis de côté. Comme ils étaient isolés, ils se sont réfugiés dans des mondes imaginaires

C’est donc de là que viendrait la corrélation avec la “culture geek”, que l’on peut qualifier de “culture de l’imaginaire”. La passion pour les ordinateurs et la technologie provient alors du fait que ces moyens permettent l’expression intrinsèque de l’imaginaire dans la réalité grâce, entre autres, à la programmation, liée à la fascination pour les nouvelles innovations et découvertes, ainsi que pour la manière dont ces technologies peuvent améliorer notre vie quotidienne.

Vers 1980

Le mot a ensuite été introduit en France dans les années 1980. En effet, c’est en 1981 que le journal Libération publie un feuilleton écrit par Jérôme Charyn et Michel Martens intitulé “Arnold, le Geek de New York”. Le terme de “geek” est alors employé comme synonyme de “monstre” (freak) et avec une définition assez similaire à sa signification originale, pour décrire les personnes très intéressées par les ordinateurs, les jeux vidéo et d’autres aspects de la technologie.

Durant plus de 2 décennies, c’est notamment grâce à l’émergence de “geeks riches” comme Bill Gates que la désignation de “geek” a été acceptée en France, alors qu’aux États-Unis elle est restée principalement négative et le terme “nerd” a été préféré. Cependant, en France, le terme “geek” est encore peu utilisé dans le domaine courant et n’est utilisé que par les personnes ayant des passions similaires à celles d’un geek. Je ne sais pas exactement pourquoi le mot a mis si longtemps à être démocratisé en France, mais je pense que l’utilisation massive du minitel dans notre pays a pu y contribuer. Selon les données de Google Trends, la recherche “geek” a été 4 fois moins utilisée en France en 2004 qu’en 2010, alors qu’elle a été 2 fois plus utilisée aux États-Unis en 2004 qu’en 2010.

De nos jours

À partir du XXIe siècle, le sens du mot “geek” va évoluer et il est maintenant souvent utilisé de manière plus large pour décrire toute personne passionnée par un domaine spécifique et en connaissant beaucoup sur le sujet. Le mot “nerd”, souvent vu comme un synonyme aux États-Unis, n’a jamais connu un grand succès et reste un mot de niche.